Sécuriser les échanges numériques

L'interopérabilité

1. Les critères et les enjeux de l'interopérabilité

L'interopérabilité désigne la capacité de systèmes différents ou identiques à pouvoir communiquer facilement entre eux. Deux systèmes informatiques sont donc interopérables, dès lors qu'ils communiquent ensemble.

Exemple

Dans l'exemple des systèmes informatiques, la communication entraîne la transmission d'informations.

Une information est un élément de connaissance pouvant « être représenté à l'aide de conventions pour être conservé, traité ou communiqué ». Il s'agit du contenu sémantique d'une donnée qui elle, est la représentation de l'information sous une forme conventionnelle, afin d'en faciliter le traitement. La forme conventionnelle est appelée le format.

L'enjeu économique de l'interopérabilité n'est pas négligeable.

Les concepteurs impliqués dans les différents systèmes ne peuvent ou ne veulent pas toujours favoriser l'interopérabilité, afin de défendre leurs parts de marchés respectives. Il est en effet difficilement concevable pour une entreprise qui détient des brevets sur une application de consentir à rendre publique sa conception, dans le but de permettre à d'autres entreprises de travailler sur cette application. Pourtant, cela permettrait de rendre au consommateur sa liberté de choix, et donc de réguler le marché au plus juste.

Attention

Il s'agit du second enjeu de l'interopérabilité, celui de la liberté.

Cet enjeu est battu en brèche du fait de positions de monopoles de certaines entreprises. Au regard de ses enjeux, l'interopérabilité n'est possible que s'il y a accord entre ses différents protagonistes, c'est-à-dire entre tous ceux qui ont un intérêt à favoriser -ou au contraire à empêcher- l'interopérabilité, quel que soit le secteur concerné. Il peut s'agir de sociétés propriétaires de licences, d'associations de consommateurs, du gouvernement, ou encore, d'organismes de normalisation nationaux et internationaux. L'élaboration de l'interopérabilité fait donc intervenir ces différents acteurs.

2. L'élaboration de l'interopérabilité

Attention

Le niveau international est incontournable pour l'élaboration de l'interopérabilité, car ses effets ne connaissent pas de frontière ; ils ont même pour conséquence de les lever.

Tout intéressé peut, en général et sous certaines conditions, participer aux groupes de travail qui élaborent la documentation technique qui constituera la norme. Il s'agit de normes ouvertes à opposer aux formats propriétaires qui sont élaborés dans le secret. Le World Wide Web consortium (W3C) est un consortium fondé en 1994 dans le but d'élaborer les standards du web. Il est géré par le MIT, l'ERCIM, et l'université japonaise de Keio.

Exemple

Il comprend plus de 400 membres, principalement des industriels comme Apple, Adobe, Nokia, Microsoft, ou Sony.

Il ne définit pas des normes, mais des recommandations, car il ne possède pas de programme de certification. En pratique, ses recommandations sont des normes et leur respect est quasiment acquis du fait de son monopole en la matière, et de l'interdépendance mondiale du web. Même s'ils n'en sont pas à l'origine, les États sont tenus de facto de respecter ces normes. Le développement des téléservices publics doit donc les prendre en compte, ainsi que celles édictées par d'autres organismes de normalisation. Le Référentiel général d'interopérabilité (RGI) concerne « l'interopérabilité des services offerts par voie électronique ». Il a pour objet de fixer « les règles techniques permettant d'assurer l'interopérabilité des systèmes d'information. Il détermine notamment les répertoires de données, les normes et les standards qui doivent être utilisés par les autorités administratives ». Les conditions d'élaboration du RGI sont fixées par un décret.

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