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Identifier les réseaux d’échanges concernant son métier
Section 2. Trouver, utiliser ou créer un réseau
§1. Connaître sa pratique informationnelle quotidienne
Conseils, trucs et astuces
Adhérer à un réseau rend, bien entendu, d'énormes services mais a aussi un coût en terme de temps. Il convient de connaître sa pratique informationnelle pour que votre activité sur les réseaux ne devienne pas chronophage.
Adhérer à un réseau c'est bien, deux c'est mieux, etc... mais attention à la surcharge informationnelle. La quantité d'information à recueillir, à lire, à traiter peut très rapidement croître et provoquer une saturation cognitive qui vous empêchera de réaliser des synthèses, ou tout simplement d'agir.
L'énorme flux continu d'information et un nombre important de réseaux peuvent facilement vous réduire en simple zappeur/spectateur. Aussi après une période d'observation d'un certain nombre de réseaux, il faudra apprendre à en restreindre le nombre, ou trouver une méthode d'exploration ou de participation efficace.
En amont de toute adhésion tentez de cerner votre besoin d'échanges, chercher LE réseau qui vous permettra de trouver ou diffuser les informations souhaitées. Au besoin, n'hésitez pas non plus à créer votre réseau d'échange. Vous aurez peut-être la nécessité d'une formation ou auto-formation quant aux outils (cf. module du C2I traitant sur "Le développement des compétences pour la formation tout au long de la vie").
§2. Typologie des outils
Selon vos besoins, vos compétences de maniement des NTIC, votre insertion professionnelle, votre environnement de travail, ... vous utiliserez tel ou tel outil. La typologie qui suit tente de faire le tour des outils et plateformes disponibles pour échanger
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Liste de discussion / diffusion : Cet outil utilise le mail pour échanger. C'est un outil donc simple d'utilisation, sans apprentissage particulier où seules les règles du débat sont à observer. En outre selon les listes vous avez (discussion) ou non (diffusion) la possibilité de répondre aux messages. D'autre part ces listes peuvent être modérées ou non, accepter des pièces en attachement ou pas, etc... bref un certain nombre de réglages sont possibles (Voir notamment à ce sujet http://www.sympa.org/).
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Forum : C'est une forme simple d'échange sur le principe d'un fil de discussion. À travers son navigateur web on accède à une "boîte de dialogue" qui permet de créer une question ou de répondre à une question. Au gré des discussions les fils s'arrêtent, bifurquent ... pour créer de véritables recueils d'information sur un ou plusieurs sujets.
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Chat et Instant messager : A l'origine c'est le principe du dialogue en direct (synchrone) mais "tapé" au clavier. Ces outils se sont développés et proposent désormais d'échanger des fichiers texte, images, vidéo, ... Des variantes de ces outils permettent la téléphonie IP ou la visioconférence.
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Sites communautaires et sites d'experts : Ce sont des sites web standards, qui vont diffuser du contenu mais sans que les usagers puissent intervenir sur le site. C'est donc un partage unilatéral.
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Plateformes de gestion de contenus (Wiki, Blog, ...) : Les CMS (Content Management System > système de gestion de contenus) permettent à plusieurs usagers de travailler sur un même site, de séparer les opérations de gestion de la forme et du contenu. La plupart des sites que nous consultons aujourd'hui utilisent un CMS. L'information est stockée dans une base de données et restituée "à la demande" sous une forme définie. Plusieurs types de CMS existent, les sites web classiques où l'interaction avec l'usager est minime, les blogs qui fonctionnent selon le principe de publication antéchronologique de billets avec possibilité de commentaires, les wiki qui autorisent un travail collaboratif sur un texte... la frontière entre les distinctions des différents types de CMS peut être floue car leurs fonctionnalités évoluent et trouvent de grandes convergences.
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Microblogging (twitter, tumblr ...) : Si les blogs permettent un partage de la publication et des commentaires entraînant ainsi un réseau d'auteurs/lecteurs, le microblogging relève à la fois du Chat et du blog. Des messages courts, éventuellement des photos ou vidéo peuvent être postés ... et ce, de manière fréquente. Ce type d'outil permet d'être en contact régulier avec les autres membres, de connaître les tâches qu'ils réalisent dans l'instant (on parle de "temps réel"). Si ces outils créent des liens ou renforcent des liens existants, ils font circuler aussi des informations brèves qui maintiennent le réseau uptodate.

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Plateformes de partage : Les outils énoncés jusqu'ici permettent bien l'échange en réseau, mais des plateformes dédiées aux partages et autour de thématiques spécifiques ou d'outils spécifiques se développent.
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généralistes (Facebook, google wave, ...) : plateformes d'échanges généralistes, qui ne se spécialisent pas dans un type d'information ou une thématique particulière. Ici ce sont les membres qui priment, c'est la qualité, la fonction des membres qui orientent les échanges.
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spécialisées (ResearchGate, SciLink, ...) : plateformes réseaux dédiées aux échanges scientifiques.
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de "cv" (Linkdin, Viadeo,... ) : plateformes réseaux orientées annuaire, carnet d'adresse, recherche de contacts professionnels.
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de liens (Delicious, diigo...) : plateformes réseaux dédiées aux partages d'URL (commentés et taggés).
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de références bibliographiques (Zotero, CiteUlike, ...) : plateformes réseaux qui permettent le partage de références bibliographiques.
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P2P : Les réseaux Peer to peer s'édifient sur la base d'applications qui permettent de rendre son micro-ordinateur client et serveur. Sur le principe de répertoires partagés en ligne, les membres peuvent échanger toutes sortes de fichiers.
§3. Où Chercher ?
Comment trouver des réseaux d'échanges ?
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Bouche-à-oreille, cercle d'amis, ... : les réseaux de proximités, en présentiel sont non seulement des lieux d'échanges privilégiés en soi, mais ils constituent aussi souvent la porte d'entrée à des réseaux en ligne : soit par cooptation, soit par échange de bonnes adresses. Toutefois, il conviendra de réaliser une recherche de réseaux plus active pour élargir et justement sortir du réseau en présentiel étendu par le web.
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Sites communautaires connus : Les sites de référence bien connus de la profession proposent aussi des listes de réseaux d'échanges thématiques.
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Moteurs de recherche : une recherche régulière sur les moteurs de recherche permettra aussi de scruter les réseaux existants, en développement... et recueillir des avis sur ces derniers.
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Faire une veille : (cf. module du C2I traitant sur "Le développements des compétences pour la formation tout au long de la vie") la mise en place d'alertes spécifiques, la lecture/filtre de fils RSS, et la participation à un premier réseau d'échange, permet de réaliser une veille sur l'apparition de nouveaux réseaux.
§4. Je crée un réseau
Si vous avez la possibilité d'adhérer à un réseau professionnel, vous avez aussi la possibilité de créer un réseau d'échange. Si l'adhésion permet d'être dans les annuaires et des circuits labellisés comme indispensables par une communauté professionnelle, la création de réseau(x) permet peut-être des échanges plus fournis ou de plus grande proximité ou plus débridés. Pour créer ce réseau vous pourrez utiliser les outils indiqués dans la typologie ci-dessus, des mashups sont possibles. Un certain nombre de critères sont à observer.
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Quel type d'information je souhaite échanger : On se réfèrera bien entendu à la typologie de l'information, mais de manière prosaïque on s'interrogera sur le type de documents que l'on souhaite échanger : des fichiers textes, des liens, des brèves, des références bibliographiques, des images, des vidéos, ...Notamment en appréhendant les besoins essentiels, ce qui sera le plus utile à la communauté constituée. Mieux vaut un réseau uni-support qui fonctionne, qu'un réseau multi-support où les membres se perdent et la participation s'étiole.
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Choix niveau confidentialité : On évaluera d'une part le contenu informationnel qui pourrait circuler sur le réseau à créer : confidentiel ou non, sensible ou pas, ... On s'assurera le cas échéant que l'information ne soit pas visible publiquement et qu'il n'y a pas d'indexation par les moteurs de recherche.
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Pérennité : on s'interrogera sur la pérennité de l'information. Où sont stockées les informations, puis-je avoir accès à l'ensemble des informations publiées sur "mon" réseau, le service que j'utilise sera-t-il toujours valide dans n années ? existe-t-il des fonctions d'exports de l'information (backups réguliers) ?
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Choix de l'outil : On fera référence à la typologie des outils proposés, mais surtout on accordera une importance toute particulière à l'usage effectif de l'outil par les membres. Un outil, aussi performant soit-il, qui ne rencontre pas les pratiques informationnelles quotidiennes des membres du réseau aura peu de chance de s'imposer comme l'outil réseau du groupe. En cela, il faudra observer/questionner les pratiques des membres susceptibles de constituer le réseau (GALLEZOT, G., ROLAND, M., & ARASZKIEWIEZ, J. (2008). " La Recherche floue ". Dans Document numérique et Société (Dir. E. Broudoux et G. Chartron), Paris, CNAM, 17-18 novembre 2008 (pp. 411-429).). D'autre part une période de test, de pratique, de formation sera indispensable pour imaginer les scénarii envisageables avec tels ou tels outils ou plus encore quels sont les mashups possibles.
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