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Identifier les réseaux d’échanges concernant son métier


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À l'instar de tous les réseaux sociaux, les réseaux d'échanges médiatisés (ou médiés) par l'informatique portent la marque des individus qui les composent. Notre propos s'inscrira dans un contexte professionnel ou spécialisé en Droit. Aussi, même si les outils, méthodes et concepts utilisés qui étayent ces réseaux peuvent être généralistes, les exemples et les applications seront choisis dans le domaine du Droit.

Section 1. Qu'entendre par réseaux d'échanges ?

Important


Les réseaux d'échanges médiatisés par l'informatique sont définis comme des dispositifs socio-techniques permettant l'échange d'information.


Dit autrement, c'est un maillage d'individus et de techniques permettant d'échanger de l'information. Les réseaux d'échanges s'identifient ou se créent en amont d'une activité de veille. Ils viennent compléter les autres activités de veille informationnelle.

Les termes réseaux "réels" et "virtuels" sont souvent employés pour distinguer les réseaux dont les échanges se font en présentiel (réels) ou à l'aide de TIC (virtuels). Les termes "réel" et "virtuel" sont inappropriés. Les réseaux médiatisés ou non par les TIC sont bien réels.


Remarque

L'extension de réseaux "présentiel" par les TIC est plus que fréquente, il n'y a donc pas lieu de les dissocier. Au contraire c'est bien de leurs imbrications qu'il faut jouer.



§1. Quels Réseaux ?

A. Communautés constituées (miroir du non médiatisé ?)

La question des réseaux d'échanges interroge la notion de groupe. Quel groupe rejoindre, quel groupe constituer ? Les réseaux d'échanges médiatisés par l'informatique ne sont pas nécessairement le miroir des groupes et communautés constitués hors des réseaux informatiques. Ils sont même parfois qualifiés de réseaux "adhocratiques", constitués par le besoin ou plutôt "au besoin", sans respect de la hiérarchie et des règles façonnées par les organisations, les institutions et les autres groupes "in vivo". Il faudra donc distinguer les réseaux in vivo qui prolongent leurs services en ligne et les réseaux créés ex nihilo en ligne.


Exemple

En droit, on peut citer [voir à ce sujet "Le réseau une structure qui a su s'imposer", Reseaux du droit, le journal du village de la justice] par exemple les réseaux d'avocats qui existent déjà depuis longtemps à l'image de GESICA créé il y a une trentaine d'année.
Depuis plusieurs réseaux se sont constitués :




Ces réseaux d'hommes, de femmes, de cabinets, nationaux, internationaux, spécialisés sur des thématiques, d'abord fondées sur des réunions en présentiel et la constitution d'annuaires papier... se sont progressivement "armés de TIC" pour proposer leurs services "en ligne". D'autres réseaux, plus récents, ont fondé et pensé leurs services directement à partir des NTIC. On citera notamment l'initiative du "Village de la justice" un site communautaire créer en 1996 qui multiplie les outils et services d'échanges en ligne, son projet "Le Réseaux du Droit" lancer en 2008 en témoigne.

B. Aspects thématiques

Une première typologie séparera les réseaux à caractère professionnel des réseaux dits généralistes.

Une seconde typologie peut être opérée avec la distinction : réseaux transversaux et réseaux sectoriels.

  • Selon Place des Réseaux, les réseaux transversaux sont des clubs ou groupements qui rassemblent des entreprises et des professionnels appartenant à des secteurs très divers mais regroupés autour d’un objectif commun :
    • partager les expériences, les bonnes pratiques,
    • développer un territoire,
    • partager les affaires,
    • développer le CA des membres etc...
  • Les réseaux sectoriels sont des Clubs ou groupements rassemblant des professionnels d’un même secteur, ces réseaux vous soutiennent dans le développement de votre activité. Entraide et partage d’expériences, réponses communes à des appels d’offres, sous-traitance, accompagnement au développement… Leurs objectifs sont multiples.

Une troisième typologie peut être réalisée en fonction du contenu principalement partagé : des liens, de références bibliographiques, des CV, des brèves, des articles, ... Une autre façon d'appréhender cette typologie concerne aussi l'objectif principal du réseau : la recherche de personnes, la recherche d'emploi, le recrutement, l'expertise, ...

Conseils, trucs et astuces


Ces typologies sont à concevoir comme des heuristiques qui aident à mieux cerner les réseaux, car en réalité un même réseau peut traverser l'ensemble des catégories.


C. Pourquoi adhérer à un réseau ?

Important


Élargir son spectre relationnel, échanger avec des pairs, se faire un "carnet d'adresse"... et ce dans le but de bénéficier d'opportunités professionnelles, de trouver des clients, des prestataires et de s'entraider.


"D’après une étude de Martindale-Hubbell, 54 % des avocats seraient inscrits à un site de réseau en ligne, mais moins de 10% estiment que ces sites les aident à travailler de façon plus rentable. 42% d’entre eux reconnaissent toutefois que le fait de pouvoir étendre leur réseau relationnel en ligne est plutôt utile et distinctif. Martindale-Hubbell l’a compris et vient de conclure un accord avec LinkedIn pour permettre aux clients d’avoir une source d’information plus riche sur les avocats, en croisant notamment les informations de l’annuaire martindale.com avec les relations personnelles visibles sur LinkedIn. Cette interactivité relationnelle permet d’éventuelles recommandations et de dynamiser le bouche-à-oreille." (source : Village Justice).

D. Gestion de la réputation sur le web (l'e-réputation)

L'identité numérique des individus circule sur le web.


Exemple

Par le biais d'annuaires, de messages laissés sur un forum, de citations, d'interventions, etc...



Attention


Adhérer aux réseaux c'est donc exposer son "image numérique", mais c'est aussi la gérer.


Il s'agira d'une part de prendre des précautions quant à la dissémination d'informations à caractère personnel et d'autre part de gérer l'évolution de son "double numérique" dans le temps. Si les réseaux non-médiatisés par les TIC laissent aussi des traces, l'accès à ces dernières est beaucoup moins aisé (Marc L***, Le Tigre volume 28 (nov.-déc. 2008)).

§2. Quelles techniques ?

A. Liées à l'histoire des réseaux et de l'informatique : exemple des RFC

Ont peut considérer que les premiers réseaux d'échanges en ligne ont finalement commencé avec les prémices d'Internet : les RFC (Request for Comments). Les RFC soulignent la capacité de travailler en réseau, à distance sur un même contenu. L’aspect communautaire (l’ensemble des experts) et interactif (succession de commentaires sur un contenu) préfigure ce que nous dénommons aujourd’hui le web 2.0. (cf. La première RFC, et pour l’histoire des RFC). Des mails, aux forums, en passant par les listes de discussion, jusqu'au Wiki, ... le spectre des RFC plane encore. De nouveaux protocoles sont régulièrement mis en place pour proposer de nouveaux services

B. Liées à l'histoire du web : les liens, l'exposition du contenu, le web de données

Dans le célèbre As we may think (Bush, 1945), Vannevar Bush propose de relier l’ensemble des connaissances entre elles pour naviguer au gré de nos schèmes cognitifs. Le web dans sa première version, dans ses débuts, tel qu’il est conçu au CERN, se cale sur cette vision de l’échange scientifique. Si le web publico-commercial est venu bouleverser ce beau projet, l’apparition de plates-formes de partages dédiées renoue avec cette notion du partage professionnel et permet de considérer un continuum Memex – web 2.0.

  • Liens
  • Contenus
  • Flux de données

C. Liées à l'histoire des plateforme web : statique, dynamique (CMS), SNS

Nous sommes dans l'ère des e-services in the clouds très diversifiés. La métaphore des nuages (clouds) est employée pour désigner l’ensemble des serveurs interconnectés sur le web et l’expression « dans les nuages » indique la délocalisation des données personnelles du disque dur de son ordinateur vers des serveurs distants qui les hébergent.

Important


Par l’expression e-services in the clouds nous souhaitons donc mettre en avant et signifier qu’en plus des données dans les nuages des services électroniques (e-services) sont proposés (partage, écriture collective, constitution de groupes, ...).


  • Web statiques
  • Web Dynamique
  • Social Network Service (SNS)

§3. Quelle Information ?

A. Quels types de contenus

Sur les réseaux d'échanges, tous les types de documents peuvent potentiellement circuler.


Exemple

Fichiers texte, image, son, vidéo, des liens, des références bibliographiques, ...



Toutefois il y aura une limite physique qui a trait au poids des fichiers, à la capacité des débits aux formats d'encodage de l'information.


Exemple

Je souhaite partager 1To de données, depuis un vieux modem et dans un format que peu d'utilisateurs peuvent lire.



Il faut aussi appréhender une limite technique relative aux fonctionnalités proposées par le service/outil qui permet le partage, la circulation de l'information (ex : la plateforme de SNS que j'utilise ne m'autorise pas à partager de la vidéo ou des fichiers image qui excèdent 500ko). Enfin une limite légale doit être observée.


Exemple

Je fais circuler des films dont je n'ai pas les droits de reproduction, diffusion, ... ou encore des images moralement illicites.



N'oublions pas toutefois que nous observons ici les réseaux sociaux dans un cadre professionnel... c'est donc des informations à caractère professionnel qui seront échangées.

B. Niveau de confidentialité / accès

Toutes les informations à caractère professionnel ne peuvent s'échanger librement. Vous devez parfois respecter une clause de confidentialité, tout simplement vous méfiez de (ou jouer avec) l'intelligence de la concurrence (cf. veille) ou même appliquer un devoir de réserve. En supplément de ces restrictions relatives à la confidentialité de l'information, une attention particulière doit être aussi portée au "lieu" (ou espace) d'échange. Est-il interne à une organisation ?, externe et restreint, public et ouvert, ...

Attention


L'information circule non seulement très vite sur les réseaux, mais les réseaux d'échanges sont aussi poreux.


Conseils, trucs et astuces


De même on s'interrogera toujours sur la validité de l'information ... les phénomènes de viralité sont fréquents.


C. Niveau d'expertise

Avec le type d'information et le niveau de confidentialité, il convient aussi d'appréhender le niveau d'expertise du réseau : les compétences ou la qualification requise pour adhérer au réseau. Certains réseaux seront réservés

  • à tels ou tels métiers (juristes, avocats, notaires, ...),
  • d'autres seront réservés aux professionnels (étudiants, grand public, ... ne sont pas admis),
  • d'autres enfin vous assigneront des rôles ou des actions possibles selon vos compétences, qualifications, professions,etc... (droit de réponses, modération, coin des experts, ...).


Remarque

Des métiers apparaissent comme le community manager (« responsable de communautés ») ou le social media manager (« responsable des médias sociaux »). C'est eux qui modéreront et animeront les groupes. Vous ne vous placez pas nécessairement librement dans un réseau.



D. Langue(s) des échanges

Il existe des réseaux nationaux et internationaux. Il conviendra de s'adapter à la langue d'usage sur le ou les réseaux utilisés. À l'international l'anglais sera de rigueur. En revanche, rien ne vous empêche de "bifurquer" en privé pour continuer vos échanges dans la langue de votre choix.