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Des sociétés « moyennisées » ? : Dissertation

Sujet : Dans quelle mesure peut-on parler de moyennisation de la société française ?

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En introduction on peut évoquer Alexis de Tocqueville qui définissait les sociétés démocratiques, au début du XIXème siècle, par la tendance à l'égalisation des conditions. Mais c'est évidemment d'abord Henri Mendras (1927-2003) dans La seconde révolution française (1965-1984), 1988, auquel il faut se référer. Il faut situer sa thèse dans le contexte spécifique des Trente Glorieuses, ce qui permet d'amorcer la problématique en s'interrogeant sur un éventuel retournement de tendance depuis les Trente piteuses.

I. Un processus de moyennisation de la société au cours des Trente Glorieuses

Attention ! Si la question des classes moyennes est évidemment importante dans cette thèse, le sujet n'est pas : « qui sont les classes moyennes ? ». On peut certes noter que leur définition fait débat, mais pas faire toute la réponse dessus. « Moyennisation » dit aussi homogénéisation des valeurs et des modes de vie.

Il était également important, outre de citer les auteurs (d'abord Henri Mendras), de préciser la période dont il est question, les Trente Glorieuses, et non pas se contenter de dire « aujourd'hui » (car précisément ce n'est plus « aujourd'hui »), « de nos jours », « au XXème siècle », etc.

A. Un groupe social en expansion considérable et une homogénéisation de la société

  • Noter l'expansion mais aussi l'hétérogénéité des classes moyennes (d'où le pluriel qui est préférable au singulier).
  • Représentation en toupie de Mendras avec la « constellation centrale » composée des CPIS et PI (soit environ 25 % des actifs).
  • Occupant une place intermédiaire dans la stratification sociale et l'échelle des revenus, ces classes moyennes sont également au cœur de la mobilité sociale.
  • De plus la conscience d'appartenir aux classes moyennes s'étend bien au-delà du groupe, ce qui contribue à l'homogénéisation des valeurs et styles de vie (ce qui vous permet de faire la transition avec l'autre aspect de la thèse de Mendras) : baisse des inégalités, mobilité sociale accrue, libéralisme culturel, etc.).

B. Produits des Trente Glorieuses

Cette évolution aurait été permise par :
  • le niveau de croissance qui caractérise les 30 Glorieuses ;
  • le développement de l'Etat providence et de la protection sociale qui, par la redistribution, a atténué les disparités sociales mais aussi gonflé les effectifs des cadres ;
  • la démocratisation de l'enseignement qui a favorisé la mobilité sociale et l'homogénéisation des comportements.

II. Un processus remis en cause depuis les années 1980

On peut nuancer la thèse de Mendras (A) voire la remettre totalement en question (B).

A. La moyennisation connait un essoufflement
  • Economiquement le ralentissement du pouvoir d'achat a diminué les perspectives d'un enrichissement continu ; évoquer la thèse de Louis Chauvel sur le « temps de rattrapage » du salaire d'un cadre pour un ouvrier, qui a considérablement crû et les dépenses contraintes en hausse qui pèsent plus sur les catégories populaires et moyennes.
  • Socialement, sentiment de déclassement et d'ascenseur social en panne + rapprochement d'une partie des cadres moyens des employés.

B. Le retour à la polarisation de la société ?
  • Un déclin numérique des catégories populaires à nuancer.
  • La thèse du « sablier » d'Alain Lipietz (La société en sablier, 1996) vs la «toupie» de Mendras.
  • L'accroissement des inégalités de revenus et surtout de patrimoine.
Conclusion : rappel de la démonstration + ouverture sur, par exemple, la thèse des inégalités croissantes entre classes d'âge, par delà les classes sociales.

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