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Le roi capétien utilise les règles du droit féodal pour devenir le suzerain au sommet de la pyramide féodale. L'homme d'un seigneur lui doit aide et conseil dans le cadre des relations féodo-vassaliques. Dans sa lutte contre les seigneurs, il peut utiliser la commise pour confisquer un fief. Il accroît ainsi son influence territoriale. Il affirme aussi peu à peu sa souveraineté comme puissance suprême exercée sur l'ensemble des habitants du royaume. Elle puise dans le droit romain des notions pour affirmer le pouvoir royal. Cette « plénitude de la puissance » repose sur l'utilisation de l'auctoritas et de la potestas par assimilation avec l'empereur romain. Le roi de France va aux XIIIe et XIVe siècles affirmer son indépendance à l'égard de l'empereur et du pape. Dans sa lutte juridique, le monarque est conseillé par les légistes.
L'affermissement politique et juridique du pouvoir royal se développe autour d'un ensemble de biens et de droits symbolisés par la couronne. Elle acquiert un sens immatériel qui permet d'asseoir la dignité royale. Le roi ne peut en disposer comme le défend Terre Vermeille dans son Traité des droits du successeur légitime aux héritages royaux en 1419. Cette dépersonnalisation du pouvoir est complété par une dépatrimonialisation en lien avec la notion de domaine. Les juristes dégagent progressivement trois principes pour en faire un ensemble de biens inaliénables, indisponibles et imprescriptibles. Ces principes sont intégrés dans les lois fondamentales du royaume au XVIe siècle.
Le gouvernement monarchique s'appuie sur un organe central, la curia regis. Elle évolue pour se spécialiser en différentes formations pour connaître des affaires judiciaires curia in parlamento, des questions comptables et financières liées au domaine curia in compoto et conseiller le roi. Dans le domaine de la justice, les premières sources conservant les arrêts rendus au milieu du XIIIe siècle sont appelés les olims. Dans le domaine des comptes, l'ordonnance de Vivier-en-Brie en 1320 organise la Chambre des comptes. L'organisation des organes centraux du gouvernement royal est complétée par une administration locale reposant sur les baillis au Nord du royaume et les sénéchaux dans le Midi. Ils ont au départ une mission de contrôle des prévôts. Ils sont de précieux agents du pouvoir royal pour asseoir son autorité sur l'ensemble du royaume. Leur action est aussi contrôlée par des enquêteurs-réformateurs. Leur agissement est aussi sujet à la critique et elle nourrie les ordonnances de réformation notamment pendant le règne de Charles VI sous l'influence des marmousets.
L'expression du pouvoir du monarque médiéval se manifeste dans le domaine de la justice. Il va lutter contre des justices concurrentes qu'elles soient laïques ou ecclésiastiques. A l'encontre des premières, il cherche à les subordonner par la voie de l'appel. Il peut aussi avoir recours à la prévention. Il peut enfin réserver des procès qui l'intéressent ou ses intérêts avec les cas royaux. Il introduit, s'inspirant de la justice de l'Eglise, la procédure inquisitoire qui accorde une place importante au juge dans la marche du procès. La procédure romano-canonique est connue des officialités dont la monarchie va chercher à réduire la compétence. Les progrès de la souveraineté royale contribuent à la formation du gallicanisme exprimé dans la Pragmatique sanction de Bourges en 1438.
Souveraine justicier, le roi de France est aussi qualifié, à l'instar de l'Empereur romain, de lex animata. Sa capacité normative est notamment précisée par Philippe de Beaumanoir dans les Coutumes de Beauvaisis. Il précise trois conditions pour que le roi exerce sa capacité édictale en temps de paix : la décision est prise au sein du Conseil, elle doit répondre au commun profit et elle doit être prise pour une raisonnable cause. Le développement du pouvoir normatif royal renforce le rôle de l'un de ses grands officiers. Le chancelier, clerc puis laïc, est formé aux deux droits, le droit et le droit canon. Il a la garde des sceaux.
L'insuffisance des revenus du domaine rend difficile l'observation de la règle féodale selon laquelle le roi doit vivre du sien. Aussi, dans un contexte de développement de l'État et de conflits, le pouvoir royal a recours à l'impôt. L'aide féodale ne suffit plus et elle est limitée à quatre cas. Le pouvoir royal cherche alors à justifier de nouveaux prélèvements. Il s'appuie sur les notions d'utilitas publica, de nécessité pour demander la levée d'impositions extraordinaires. Les assemblées politiques des XIVe et XVe siècles sont convoquées pour consentir à l'impôt.