Maîtriser le contexte

Introduction

Important

La première interrogation concerne la définition même du commerce électronique. La question a été en effet posée de sa délimitation : devait-il être limité aux échanges entièrement dématérialisés (et donc portant sur des produits ou services susceptibles de l'être) ou pouvait-on retenir une définition extensive où seule une partie de la transaction utilise des moyens numériques ?

L'enjeu n'est évidemment pas le même en termes financiers mais aussi quant au champ d'application des règles spécifiques au commerce électronique. On imagine bien que la seconde acception implique un volume de chiffre d'affaires et de contentieux bien plus important.

C'est cette dernière option qui a été retenue par la loi française puisque, d'après la loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN) du 21 juin 2004[1], c'est « l'activité économique par laquelle une personne propose ou assure à distance et par voie électronique la fourniture de biens ou services » (article 14).

Important

Cette définition rejoint celle de l'OCDE, d'après laquelle le commerce électronique est la « vente ou l'achat de biens ou de services, effectués par une entreprise ou un particulier, une administration ou toute entité publique ou privée et réalisée au moyen d'un réseau électronique ».

Le commerce électronique est devenu une réalité tangible et un secteur en pleine expansion grâce à un champ juridique favorable. Le législateur a ainsi mis en place un ensemble cohérent de procédures visant à simplifier les échanges numériques. Ainsi, la loi du 13 mars 2000[2] a donné à l'écrit sur support électronique la même valeur que l'écrit sur support papier, à condition que :

  • il puisse être dûment identifié la personne dont il émane

  • il soit établi et conservé dans des conditions de nature en garantir l'intégrité

La mise en place de ce nouvel outil devait nécessairement s'accompagner de mesures réglementant son utilisation. Le législateur a choisi de protéger le consommateur : droit de rétractation, droit au remboursement, information sur le renouvellement et le droit à résiliation... Il a également édicté des règles permettant un paiement sécurisé des contrats conclus en ligne. De plus, en transformant le droit de la preuve, le législateur a rendu possible les échanges économiques numériques.

Ces différentes mesures visent en fait à adapter les deux temps du contrat que sont sa conclusion (§1) et son exécution (§2).

Conseil de l'Europe

Les règles premières règles matérielles concernant le commerce électronique datent de la Recommandation du Conseil de l'Europe du 11 décembre 1981, qui visait à engager les États membres à rapprocher leurs législations, notamment dans le sens des enregistrements et de la preuve informatique. Puis le Conseil a adopté, le 23 novembre 2001, la Convention sur la cybercriminalité[3], l'un des principaux risques rencontrés par le commerce électronique. Elle concerne non seulement les États-membres mais également le Japon et les États-Unis qui l'ont signée.

ONU

Au niveau de l'ONU, la première initiative dans ce domaine est celle de la Recommandation de la CNUDCI (Commission des Nations unies pour le droit commercial international) relative à la valeur juridique des enregistrements informatiques du 11 novembre 1985, visant à favoriser la prise en compte des nouveaux documents informatisés dans les transactions internationales.

La CNUDCI a ensuite adopté deux textes types :

Union Européenne

Au niveau de l'Union européenne, les deux instruments fondamentaux intéressant le commerce électronique sont :

  • la directive 2000/31/CE sur le commerce électronique du 8 juin 2000[7]. Elle institue au sein du marché intérieur un cadre pour le commerce électronique garantissant la sécurité juridique pour les entreprises et pour les consommateurs. Elle établit des règles harmonisées sur des questions comme les exigences en matière de transparence et d'information imposées aux fournisseurs de services en ligne, les communications commerciales, les contrats par voie électronique ou les limites de la responsabilité des prestataires intermédiaires.

Par ailleurs, la directive 2001/29/CE du 22 mai 2001[8] sur l'harmonisation de certains aspects du droit d'auteur et des droits voisins dans la société de l'information ne concerne pas directement la question du commerce électronique, mais entraine de nombreuses conséquences pour ce dernier.

France

En droit français, trois lois concernent spécifiquement le commerce électronique :

  • la loi 2000-230 relative a la preuve électronique du 13 mars 2000 ;

  • la loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN) 2004-575 du 21 juin 2004 qui est la transposition en France de la directive européenne du 8 juin 2000 ;

  • la loi sur la protection des personnes physiques à l'égard des traitements de données à caractère personnel du 6 août 2004 modifiant la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978, relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés.

  1. Descriptif simple

    Loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique

    Type de texteDirective
    Date21/06/2004
    Consultez le texte
  2. Descriptif simple

    Loi n°2000-230 du 13 mars 2000 portant adaptation du droit de la preuve aux technologies de l'information et relative à la signature électronique

    Type de texteLoi
    Date13/03/2000
    Consultez le texte
  3. Descriptif simple

    Convention sur la Cybercriminalité

    Type de texteAutre
    Date23/11/2001
    Consultez le texte
  4. Descriptif simple

    Loi type de la CNUDCI sur le commerce électronique

    Type de texteLoi
    Date16/12/1996
    Consultez le texte
  5. Descriptif simple

    Loi type de la CNUDCI sur les signatures électroniques

    Type de texteLoi
    Date05/07/2001
    Consultez le texte
  6. Descriptif simple

    Directive 1999/93/CE du Parlement européen et du Conseil, du 13 décembre 1999, sur un cadre communautaire pour les signatures électroniques

    Type de texteDirective
    Date13/12/1999
    Consultez le texte
  7. Descriptif simple

    Directive 2000/31 relative à certains aspects juridiques des services de la société de l'information, et notamment du commerce électronique, dans le marché intérieur

    Type de texteDirective
    Date08/06/2000
    Consultez le texte
  8. Descriptif simple

    Directive 2001/29 sur l'harmonisation de certains aspects du droit d'auteur et des droits voisins dans la société de l'information

    Type de texteDirective
    Date22/05/2001
    Consultez le texte
PrécédentPrécédentSuivantSuivant
AccueilAccueilImprimerImprimer Claire-Marie BRINGUIER et Didier VALETTE - UNJF