Commentaire
En France et dans la plupart des régimes démocratiques, comme en théorie politique, le mandat impératif est nul. Cela signifie que les mandataires, c'est-à-dire les élus, appelés aussi représentants, ne sont pas tenus de suivre les ordres ni les consignes des mandants, c'est-à-dire les électeurs, et ils gardent une relative liberté d'initiative et de décision, notamment au moment de leurs votes au sein des assemblées. Sous la Vème République, c'est l'article 27 de la Constitution qui interdit le mandat impératif.
La démocratie est soit directe (participation directe du peuple à l'exercice du pouvoir) soit représentative (désignation de représentants pour exercer le pouvoir), elle peut aussi associer ces deux types de démocratie. C'est ainsi que peuvent coexister des organes représentatifs et des procédures d'intervention directe des électeurs (type référendum). Cette association peut être particulièrement poussée lorsque dans une même procédure de décision, il y a à la fois intervention des représentants et des électeurs. C'est notamment le choix fait par le Constituant de 1958 pour la procédure de révision constitutionnelle (art. 89 C).
Le plébiscite et le référendum sont effectivement deux techniques d'expression directe des électeurs. Cependant elles diffèrent l'une de l'autre, par leur objet et par leur signification (ou volonté de l'autorité qui l'organise). Sur l'objet, d'abord : le plébiscite peut être une consultation sur le maintien ou non au pouvoir d'un gouvernant, tandis que le référendum est davantage un procédé visant l'adoption ou le refus d'un texte. Sur l'intention, ensuite : alors que dans un référendum les électeurs ont la liberté de dire non, lors d’un plébiscite les électeurs n'ont pas de réel choix et sont surtout appelés par leur vote à fournir la réponse attendue par les gouvernants. En France, les régimes napoléoniens illustrent la procédure plébiscitaire consistant à n'être qu'une légitimation du pouvoir en place.
la France applique le principe de la liberté de suffrage. Cela signifie notamment que voter est un droit et que l'absentéisme (la non participation d'un électeur à un scrutin) n'est pas sanctionné. Il s'agit d'un devoir civique, à la différence des pays où le vote est obligatoire sous peine d'amende, comme la Belgique, le Luxembourg, ou la Grèce. Une exception existe cependant en France, seules les élections sénatoriales font l'objet d'une obligation, sous peine d’une amende (d'ailleurs d'un montant peu important). Mais les électeurs sont eux-mêmes des grands électeurs, désignés spécialement pour ce scrutin, inscrits sur une liste électorale spécifique. Enfin, il ne faut pas confondre absentéisme (ne pas aller voter), vote blanc (voter sans donner sa voix à aucun candidat ou aucune liste en présence) et vote nul (résultat d'une erreur ou d'une incompréhension des règles électorales, ou d'une volonté délibérée de s'exprimer en écrivant par exemple sur le bulletin).