Commentaire
Un Etat peut s’établir sur le continent et comprendre des parties insulaires ; ou bien un Etat peut n’être qu’insulaire. C’est ainsi que la France comprend un territoire continental, avec des îles près de ses côtes (la Corse, l’Ile de Ré, etc.) ainsi que des territoires ultra-marins. Un territoire national se constitue donc par adjonction et/ou séparation de « morceaux de territoires », au fil de l’histoire de cet Etat. L’exigence juridique porte sur l’existence d’un territoire identifié, non sur la configuration ni la continuité de ce territoire.
Un Etat se définit notamment par l’identification d’une population avec laquelle il entretient des liens juridiques. Si les individus ont la nationalité de l’Etat considéré, alors ils seront qualifiés de « nationaux » ou ressortissants de cet Etat : en conséquence, ils participent notamment aux processus électoraux pour désigner les autorités politiques, nationales et locales. L’Etat garde ce lien juridique avec ses nationaux également lorsque ceux-ci se trouvent hors du territoire national (protection diplomatique). Hormis les nationaux, peuvent aussi résider sur le territoire d’un Etat des individus ne disposant pas de la nationalité de cet Etat, ce sont des « étrangers ». Ils jouissent de droits (droit de saisir le juge, parfois droit de participer sous conditions aux élections locales) et doivent remplir des obligations (respecter la législation en vigueur, etc.).
Le territoire d’un Etat comprend en fait le territoire terrestre lui même (qui peut être discontinu), l’espace maritime (ici sous réserve de la distance séparant l’Archipel du continent, avec la zone économique exclusive) ainsi que l’espace aérien au-dessus du territoire terrestre et maritime.
Si ces populations sont des populations autochtones, originaires du territoire, elles constituent donc la population locale, l’un des trois critères nécessaires à l’existence d’un Etat. Elles illustrent le "principe des nationalités" (XIXème s.) ou le « droit des peuples à disposer d’eux mêmes (XXème s.). C’est le droit à l’autodétermination. Toutefois, ce processus d’accession pour une population à un Etat peut demander du temps (Concernant les réalisations : exemple de la réunification des populations est-allemande et ouest-allemande en 1990 ; la décolonisation : exemple de l'Algérie obtenant en 1962 son indépendance ; Concernant les revendications : exemple de la demande par les populations kurdes de se voir reconnaître un Etat, alors qu’elles sont éclatées sur 4 pays ; exemple de la revendication d’un Etat pour les Palestiniens). Si elles sont étrangères à ce territoire, elles pourront être accueillies comme étrangers (et non ressortissants – cf. réponse 1-2).