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Si l’amour, la famille ou encore la mort surgissent intuitivement à l’esprit à l’évocation des grandes thématiques de la fiction cinématographique, c’est bien le travail qui fait office de thème génésiaque. En 1895, à l’occasion de la première projection publique payante du cinématographe, La sortie de l’usine Lumière montrait déjà le personnel de l’usine quitter son lieu de travail, par groupes. Les ouvrières sortaient en premier, suivies par les cadres ; le travail était déjà filmé comme un rapport de classes.
Durant l’enfance du septième art, les légendes du cinéma muet ont contribué à faire du travail un thème très cinégénique à travers le monde. Dans les années 1920 et 1930, le sujet a été abordé par Charlie Chaplin aux USA avec Les Temps modernes (1936), Sergeï Eisenstein en URSS avec La Grève (1925) ou Le Cuirassé Potemkine (1925), Abel Gance en France avec La Roue (1923) ou encore Friedrich Wilhelm Murnau en Allemagne avec Le Dernier des hommes (1924). Les corps en mouvement, pour réaliser des tâches souvent physiques, pénibles, répétitives, dangereuses, étaient alors des sujets parfaitement compatibles avec le cinéma muet. À la dimension esthétique s’ajoutait une dimension sociale, l’absence de son permettant à la fois d’atteindre une forme d’universalité mais aussi, souvent, de montrer des travailleurs sans voix, soumis à un système, réduits à des gestes, illustrant l’absence ou l’insuffisance d’un droit du travail protecteur à cette époque.
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Si la place du travail au cinéma a ensuite été fluctuante, il semble être redevenu un sujet important sur les écrans au XXIe siècle, reflets des préoccupations contemporaines.
Alors que dans les années 1980 et 90, les droits des travailleurs s’amélioraient (cinquième semaine de congés payés – Lois Auroux en 1982 – ou réduction de la durée du travail – Lois Aubry en 1998 et 2000…) et rendaient peut-être moins essentielle la mise en images des rapports de pouvoir dans le monde professionnel, le tournant libéral pris par les récentes réformes travaillistes ont remis au goût du jour cette représentation.
Certains auteurs ont constaté une représentation du patron à l’écran plus bienveillante à la fin du XXe siècle : V. Chenille & M. Gauchée, Mais où sont les « salauds » d’antan. 20 ans de patron dans le cinéma français (1976-1997), Mutine, 2001.
En outre, le travail est aujourd’hui tellement central dans nos vies qu’il est devenu un élément incontournable de caractérisation d’un personnage de fiction, un déterminant de son identité permettant de l’ancrer dans la société et de le rendre authentique. Le monologue de Rosetta dans le film éponyme des frères Dardenne (1999) est en ce sens assez révélateur : « Je m’appelle Rosetta, j’ai trouvé un travail, j’ai trouvé un ami, j’ai une vie normale ».
La représentation du travail dans un film peut avoir une fonction essentiellement narrative ; l’activité d’un personnage permet de développer une intrigue, d’explorer un point de vue à travers le quotidien d’un travailleur, retranscrit de manière plus ou moins réaliste. Cette représentation existe particulièrement pour les professions permettant d’intégrer des enquêtes au sein du récit.
Dans les œuvres auxquelles seront consacrés les prochains développements, l’image cinématographique devient un vecteur de description des rapports de travail, le plus souvent pour montrer leur aspect négatif.
Le cinéma permet alors d’interroger avec acuité, parfois le temps d’une seule scène, les rapports de force et de classe à l’œuvre entre les travailleurs et les patrons, entre les exécutants et les prescripteurs. Parce qu’ils exhibent le réel, des situations vécues quotidiennement par certains spectateurs, les cinéastes contemporains qui filment le travail se positionnent souvent dans un courant naturaliste : la mise en scène est minimaliste, les acteurs principaux côtoient de vrais travailleurs, rendant opaque la frontière avec le documentaire. Tout doit sembler « vrai », comme si le sujet était trop concret et sensible pour être dévoyé par des artifices formels. Les réalisateurs qui explorent régulièrement cette thématique – Stéphane Brizé, Laurent Cantet, les frères Dardenne, Ken Loach… – suivent cette tendance, imités par des cinéastes du monde entier. D’autres, plus rares, proposent une autre démarche : c’est le cas du finlandais Aki Kaurismäki qui dissimule la résignation du prolétariat derrière un surréalisme poétique.
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Quelle est alors, dans ces œuvres, la fonction de la représentation cinématographique du travail ? Par une démarche consciente ou non, ces fictions invitent en principe à porter un regard critique sur différents modes d’organisation et de régulation du travail. Le droit du travail y est rarement directement convoqué : il n’est pas filmable en tant que tel, contrairement au droit processuel, souvent mis en œuvre à travers le genre très codifié du « film de procès ». Il est évidemment toujours présent, en filigrane. Quelques scènes, quelques dialogues, offrent au spectateur un aperçu du droit du travail applicable dans un contexte déterminé et permettent de percevoir intuitivement les conséquences de l’existence ou non, de l’application ou non de telle ou telle règle de droit.
Le juriste qui étudie ou met en œuvre le droit du travail au quotidien peut aller plus loin et avoir un regard critique plus technique, en s’intéressant aux règles de droit problématiques, inadaptées, inefficaces ou manquantes. Dans le prolongement des préoccupations concrètes des spectateurs, il réfléchit à des pistes pour préserver ou faire émerger un droit du travail plus protecteur des travailleurs. Quand un cinéaste montre que le travail va mal, le juriste peut identifier les causes du mal et éventuellement prescrire des remèdes pour que l’on travaille mieux.
L’image cinématographique conduit principalement à ce type de réflexion à travers deux types d’œuvres : celles traitant du statut professionnel du travailleur, de sa place dans la société et celles filmant les conditions de réalisation du travail. Les premières illustrent la nécessité d’octroyer un statut juridique protecteur aux travailleurs afin de tenir compte du déséquilibre existant entre le patron et ses travailleurs ; les secondes montrent l’importance d’apporter des tempéraments aux pouvoirs patronaux afin d’assurer des conditions de travail décentes et des rapports sociaux apaisés.
Section 1. Filmer le statut du travailleur
§1. Le travailleur : un statut encadré
Filmer un « travailleur » au sens du droit, c’est d’abord filmer un statut. Dans le secteur privé, l’existence juridique d’un travail suppose l’accomplissement d’une prestation pour le compte d’un donneur d’ordre, contre une rémunération, dans le cadre de l’exécution d’un contrat. Ce donneur d’ordre peut être un employeur si le travailleur est salarié, un maître d’ouvrage s’il est indépendant.
Le travail gratuit, bénévole ou le travail domestique ne sont donc pas juridiquement reconnus comme du travail. Pourtant, il est difficile de ne pas voir un véritable travail à la chaîne dans les tâches ménagères accomplies quotidiennement et invariablement avec une précision mécanique par Delphine Seyrig dans Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) de Chantal Ackerman.
A - Travail dissimulé
Si le travail suppose l’existence d’un contrat, c’est notamment pour combattre le travail dissimulé, ou travail « au noir ». En France, l’interdiction du travail non déclaré vise à assurer le paiement des cotisations sociales et, donc, le financement de la sécurité sociale. En sa qualité de travailleur, une personne contribue à la protection sociale de l’ensemble de la population et bénéficie de prestations lorsqu’il se trouve en situation de besoin (maladie, maternité, retraite, etc.).
Cette interdiction vise également à protéger les travailleurs : le statut professionnel offre des droits, des protections et des garanties qui n’existent pas en dehors du cadre juridique établi.
Les travailleurs concernés peuvent avoir l’impression de contourner le système et d’être « gagnants » ; pourtant ce gain immédiat se paye en défaut de protection de l’emploi ou de la personne, notamment lorsque se réalise un risque comme une maladie ou un accident. Le bien nommé Travail au noir (1983) de Jerzy Skolimowski illustre cette nécessité d’un statut protecteur. Dans ce film, des travailleurs arrivent de Pologne pour rénover clandestinement la maison londonienne de leur patron contre un salaire correspondant à ce qu’ils mettraient un an à toucher dans leur pays. Il suffit pourtant d’un grain de sable dans l’engrenage – ici, un coup d’État en Pologne – pour que ces travailleurs se retrouvent coincés à Londres, sans avoir le droit d’y travailler et sans avoir les ressources nécessaires pour y survivre. Le statut ne doit pas être vu par le travailleur comme une contrainte mais comme un carcan juridique le protégeant contre différents risques et aléas.
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En France, la réponse juridique au travail dissimulé est la sanction, pénale (C. trav., art. L. 8224-1 et s.) et/ou civile, de l’employeur, en position de force pour imposer ce type de relation et vrai bénéficiaire de la manœuvre. Le travailleur dissimulé peut quant à lui obtenir un contrat de travail ou une indemnité en cas de rupture de la relation de travail (C. trav., art. L. 8223-1). Le droit rattrape la réalité et donne au travailleur le statut auquel il peut prétendre.
B - Travail forcé
L’existence d’un contrat de travail permet aussi de garantir le consentement – exigé pour tout contrat (C. civ., art. 1130 et s.) – du travailleur à l’activité professionnelle. Le travail forcé ou l’esclavage sont prohibés par la convention n° 29 de l’Organisation internationale du travail (OIT) depuis 1930, mais aussi par l’article 4 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme (CEDH). Ce droit fondamental relativement consensuel est garanti en France depuis l’abolition de l’esclavage en 1848 dans les colonies et possessions françaises.
L’esclavage est au cœur de nombreuses œuvres cinématographiques, pour accomplir un devoir de mémoire mais aussi parce qu’il est aisément représentable à l’écran, par l’utilisation de chaînes et fouets. Cette entrave et cette violence balayent l’hypothèse d’un rapport de travail subordonné mais consenti ; elles révèlent une soumission totale aboutissant à la négation de l’individu, devenu la propriété d’un maître. Ces films retracent en principe le chemin suivi par un esclave pour briser ses chaînes, s’émanciper et gagner sa liberté. Parfois, les victimes n’ont aucun espoir de libération et l’œuvre sert alors à attiser ou renforcer les valeurs humanistes du spectateur.
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Plus généralement, l’esclavage constitue souvent un marqueur d’une société oppressante et décadente, à l’opposé des sociétés libres où le travail ne peut qu’être le produit d’une volonté du travailleur.
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C - Travail des enfants
Enfin, si la réalisation d’un travail suppose l’accord du travailleur, tout le monde ne peut consentir à réaliser une prestation pour le compte d’autrui. Le travail des enfants, obstacle à leur développement physique et intellectuel, est notamment interdit par la convention n° 138 de l’OIT qui fixe l’âge minimum de travail à 15 ans. En France, il faut avoir 16 ans pour exercer une activité professionnelle ou 15 ans pour les jeunes ayant terminé leur classe de troisième (C. trav., art. L. 4153-1). Le travail n’est pas, de toute évidence, un environnement sain pour un enfant et c’est ce que tendent à montrer les films qui abordent cette problématique : les enfants travailleurs traînent dans les rues, réalisent des tâches ingrates au lieu d’aller à l’école, en dehors de tout cadre juridique, et basculent progressivement vers la criminalité, faute d’autres perspectives plus vertueuses.
§2. Les travailleurs : des statuts multiples
Lorsqu’il n’est pas concerné par ces formes de travail prohibées, le « travailleur » ne renvoie pas à une catégorie homogène : il peut en effet être indépendant ou subordonné. L’indépendant n’est pas soumis à un pouvoir hiérarchique et est libre de déterminer ses conditions de travail (C. trav., art. L. 8221-6-1) ; il s’intègre donc assez mal à des films traitant des rapports de pouvoir. Le travail subordonné, qui constitue le champ d’application du droit du travail français dans le secteur privé, n’a pas toujours été un sujet pertinent car il s’agissait d’un statut protecteur considéré comme normal, concernant 86,9 % de la population active occupée en France (Insee, enquête Emploi, 2023). L’intérêt du statut est cependant (re)devenu un sujet sensible avec l’apparition de nouvelles formes de travail se situant à la frontière du salariat et du travail indépendant.
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Ainsi, dans la dernière adaptation de la franchise vidéoludique Tomb Raider (2018), l’icône Lara Croft est devenue coursière à vélo ; dans Logan (2017), un Wolverine vieillissant est chauffeur VTC dans un futur post-apocalyptique…
Mais lorsqu’il s’agit du cœur d’un film, les cinéastes s’attaquent frontalement au sujet pour critiquer l’ubérisation du marché du travail. Sorry we missed you (2019), de Ken Loach, œuvre emblématique sur ce thème, semble avoir pour ambition de présenter toutes les potentielles conséquences négatives de ce modèle à travers l’expérience d’un livreur d’une société de vente en ligne : indépendance factice, faible rémunération, protection inexistante, conditions de travail difficiles, durée du travail excessive, etc..
En droit, le travailleur indépendant, en raison de sa grande liberté, retire le bénéfice de son activité mais doit aussi en assumer les risques ; le salarié est davantage protégé contre ces risques mais travaille sous la subordination de son employeur, qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d’en contrôler l’exécution et d’en sanctionner les manquements (Cass. soc., 13 nov. 1996, n° 94-13.187).
En droit français, la situation de ces travailleurs est encore incertaine. Ils sont présumés indépendants s’ils sont immatriculés à un registre professionnel mais peuvent demander, par voie contentieuse, la requalification de leur relation en contrat de travail si les éléments de définition du lien de subordination sont réunis (C. trav., art. L. 8221-6 ; Cass. soc., 4 mars 2020, n° 19-13.316). Ces requalifications adviennent mais ne concernent qu’une minorité de travailleurs concernés.
Face à l’émergence de nouvelles pratiques, le cinéma peut exposer une situation mais c’est au droit d’apporter des réponses : certains pays ont fait le choix d’une présomption de salariat tandis que le Parlement européen réfléchit à une réponse à apporter au niveau de l’Union européenne.
En savoir plus
En Espagne, le décret-loi royal 9/2021 du 11 mai 2021 instaure une présomption de salariat pour les travailleurs des plateformes effectuant des livraisons à vélo. Au sein de l’UE, une proposition de directive du Parlement européen et du Conseil vise à améliorer les conditions de travail dans le cadre du travail via une plateforme, COM/2021/762 ; analyse C. Marzo, RTD eur. 2022, p. 665. Cette directive a été définitivement adopté par le Parlement le 24 avril 2024.
§3. Travailleur vs non-travailleur : statut convoité, statut en danger
A - La peur du chômage
Au regard de la protection hétérogène offerte par les différents statuts, on peut légitimement se demander ce qui pousse un travailleur à accepter de travailler pour une plateforme en tant qu’indépendant ou « au noir » dans le cadre d’une dissimulation d’emploi salarié. Parmi les pistes de réponse, il y a la peur du chômage, du statut de « non-travailleur », renforçant le déséquilibre entre employeurs et salariés et faisant pencher les rapports de force en faveur des premiers. Cette peur d’être sans emploi n’est pas nouvelle ; le travail est – a toujours été – un lieu de socialisation et, surtout, une nécessité pour assurer un revenu nécessaire à la survie. Il n’est alors pas étonnant que de nombreux films mettent en scène la peur du chômage.
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Le cinéma italien a souvent abordé la question du travail au prisme de son absence, pour mettre en lumière le statut social du chômeur.
Ailleurs, cette problématique est (re)devenue plus prégnante dans le cinéma contemporain, qui souligne la précarisation du marché du travail. En France, la peur du chômage est légitime : au XXIe siècle, les réformes du droit du travail ont souvent instauré des nouvelles règles destinées à faciliter la rupture du contrat pour faire disparaître une supposée « peur d’embaucher » chez les employeurs. Les ordonnances du 22 septembre 2017 ont par exemple créé un barème permettant à l’employeur de connaître le coût maximum d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse, c’est-à-dire injustifié (C. trav., art. L. 1235-3) ; en 2016, la redéfinition de la notion de « difficultés économiques » par la Loi « Travail » a simplifié le licenciement pour motif économique (C. trav., art. L. 1233-3). L’emploi des travailleurs est plus facilement menacé, ce qui permet aux cinéastes de mettre en scène une tension résultant d’un éventuel chantage à l’emploi.
Outre cette faible protection de l’emploi, la peur du chômage est aussi alimentée par les réformes de l’indemnisation des demandeurs d’emploi, dont le montant et la durée ont été réduits par les récentes réformes de l’assurance chômage (Décret n° 2019-797 du 26 juill. 2019 ; Décret n° 2023-33 du 26 janv. 2023). En précarisant les demandeurs d’emploi, ces réformes font du chômage une situation encore moins envieuse que ce qu’elle n’était auparavant.
B - La recherche d’emploi
Les chômeurs se retrouvent également confrontés à une difficulté majeure : celle de retrouver un emploi. Si certains films comme Le Couperet (2005) de Costa-Gavras ou Rosetta (1999) des frères Dardenne montrent ce que les individus sont prêts à faire pour accéder à l’emploi, d’autres cinéastes privilégient une approche plus juridique, en mettant en scène le parcours du combattant bureaucratique que représente la recherche d’emploi. Le versement d’indemnités, pour lesquelles les travailleurs ont cotisé quand ils avaient un emploi, est conditionné au respect de certaines obligations et notamment l’obligation d’être en recherche active d’emploi (C. trav., art. L. 5411-6).
C - La honte du chômage
D’autres films mettent enfin en scène la honte du chômage, avec des personnages refusant d’annoncer à leurs proches, à leur famille qu’ils ne travaillent plus, pour conserver une certaine dignité.
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Le lien avec le droit du travail peut sembler ici plus ténu ; pourtant, en France, les réformes de l’assurance chômage entretiennent ce sentiment de honte. La baisse des allocations versées aux demandeurs d’emploi est présentée comme un vecteur d’incitation au retour à l’emploi.
En savoir plus
Le Document de cadrage des négociations sur l’assurance chômage transmis par le gouvernement aux partenaires sociaux le 1er août 2023 précise en ce sens que les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi doivent « générer des incitations favorables à l’emploi ».
Ces derniers sont ainsi stigmatisés, leur situation serait davantage choisie que subie et le rôle des pouvoirs publics serait de les inciter à retourner à l’emploi coûte que coûte – quitte à accepter un emploi mal rémunéré ou ne correspondant pas à l’expérience, aux compétences ou aux aspirations de la personne concernée. Le chômeur se cache car il est suspect, il profiterait du système. Au cinéma, cette situation est le plus souvent montrée par de longs moments d’errances d’un personnage solitaire, à pied ou en voiture, cherchant à occuper ses journées sans se faire remarquer et passant ses soirées à raconter une vie professionnelle imaginaire à ses proches.