
1. Les noms de domaine
1.1. Fonctionnement technique
Le nom de domaine est une adresse virtuelle. Comme une adresse postale, il permet d’être trouvé, localisé sur Internet. Parce que les utilisateurs connaissent l’adresse qu’est le nom de domaine, ils peuvent consulter le site concerné.
Le nom de domaine vise donc l’adresse dans sa globalité.
Ex.Par exemple, www.pix.fr
Comment se décompose cette adresse ?
Comment se décompose cette adresse ?

Comment fait-on pour réserver un nom de domaine ?
L'ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), société américaine qui a pour fonction de réguler au niveau mondial les noms de domaine, gère les noms de domaine de premier niveau (.com, .net, etc.). |

L'ICANN délègue ensuite la gestion technique de ces noms de domaine à des registres (ou offices). En France, c'est l'AFNIC (Association Française pour le Nommage Internet en Coopération) qui est l'office d'enregistrement compétent pour les extensions françaises : .fr (France), mais aussi .re (La Réunion), .yt (Mayotte), .wf (Wallis et Futuna), .tf (Terres Australes et Antarctiques) et .pm (Saint-Pierre et Miquelon). Les offices délèguent eux-mêmes à des bureaux l'enregistrement des noms de domaine. |

L'attribution se fait selon la règle du « premier arrivé, premier servi ». |
1.2. Conflits
Les principaux agissements parasitaires :
Cybersquatting
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Typosquatting
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Pratique consistant dans l'enregistrement de mauvaise foi d'un nom de domaine identique à une marque, une dénomination sociale, un nom commercial, une enseigne, un nom patronymique ou un autre nom de domaine afin de tirer profit de cette proximité. Il s'agit d'une pratique s'apparentant à du chantage, le détenteur du nom de domaine cherchant à négocier (pour un prix élevé) le transfert du nom de domaine au bénéfice du détenteur légitime. | Forme spécifique de cybersquatting reposant sur la proximité visuelle afin d'induire en erreur l'internaute. Par exemple, le typosquatteur va chercher à enregistrer le nom de domaine www.alllocine.fr, qui sera souvent lu comme www.allocine.fr. Le typosquatting repose souvent sur l'oubli – ou au contraire l'ajout – volontaire d'une lettre ou d'un signe à l'adresse originale. |
Deux hypothèses :
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Le nom de domaine porte atteinte à une marque antérieure.
Il s'agit alors d'une contrefaçon de marque, à condition que l'utilisation du nom de domaine intervienne dans la vie des affaires, qu'elle soit faite pour désigner des produits ou des services, qu'elle implique un risque de confusion avec la marque et qu'elle produise des effets sur le territoire de protection de la marque.
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La marque porte atteinte à un nom de domaine antérieur.
Le nom de domaine constitue une antériorité qui peut permettre de s'opposer à l'enregistrement de la marque :Tx.Art. L. 711-3, I, 4° du CPI, dans sa rédaction issue de l'ordonnance du 13 novembre 2019 : « Ne peut être valablement enregistrée et, si elle est enregistrée, est susceptible d'être déclarée nulle une marque portant atteinte à des droits antérieurs ayant effet en France, notamment : 4° Un nom commercial, une enseigne ou un nom de domaine, dont la portée n'est pas seulement locale, s'il existe un risque de confusion dans l'esprit du public ».
1.3. Procédures
L'originalité tient ici au fait qu'il existe ici, parallèlement aux procédures judiciaires, des procédures extrajudiciaires :
Procédure UDRP
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Procédure Syréli
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Procédure issue des principes directeurs régissant le règlement uniforme des litiges relatifs aux noms de domaine adopté par l'ICANN. Le demandeur doit prouver un risque de confusion, une absence d'intérêt légitime de la part du défendeur et la mauvaise foi de ce dernier. Lorsque cette triple preuve est rapportée, il peut être décidée de la radiation ou du transfert du nom de domaine. | Procédure pouvant être mise en œuvre pour les extensions créées par l'AFNIC. Là encore, la sanction est la radiation ou le transfert du nom de domaine au bénéfice du demandeur (art. L. 45-6 du Code des postes et des communications électroniques). |