Sujet n° 1 : « Le pouvoir royal à l'époque franque »
1) Délimitation du sujet au brouillon
- définition des termes :C'est la première chose à faire pour éviter le hors sujet.
- « pouvoir royal ». Il peut se définir comme l'ensemble des compétences juridiques et la capacité matérielle du roi. Le roi se définit comme le détenteur unique du pouvoir dans une monarchie, forme de gouvernement dans laquelle le pouvoir politique appartient à une seule personne.
- définition de la chronologie : « époque franque ».
- aucune difficulté particulière ici : l'époque franque court de 476 (chute de l'Empire romain d'Occident, marquée par la victoire du général barbare Odoacre sur le dernier empereur romain Romulus Augustule) à 987 (élection d'Hugues Capet et passage à la dynastie des Capétiens).
2) On jette ensuite toutes ses idées sur le papier
Tout ce à quoi le sujet nous fait penser, puis on essaye de regrouper certaines idées pour former des blocs cohérents. Ainsi se construisent la problématique et le plan.
3) Construction du plan
Quel type de plan adopter ?
- on pourrait penser à un plan chronologique, en traitant les Mérovingiens dans un I) et les Carolingiens dans un II).
- Mais en jetant nos idées au brouillon, on s'aperçoit que les deux dynasties ont des points communs. Un tel plan entraînerait donc des redites.
- En outre, le problème juridique qui se pose ne semble pas être une évolution, mais plutôt une comparaison. Donc un plan chronologique ne permettrait pas de comparer les deux dynasties.
- donc il semble plus opportun, ici, d'opter pour un plan dogmatique, c'est-à-dire un plan d'idées, qui permette la comparaison. L'époque franque couvrant deux dynasties, le sujet est d'essence plutôt comparative : le pouvoir royal mérovingien est-il différent du pouvoir royal carolingien ? Y a t-il une unité du pouvoir royal franc ? Cette question apparaît assez vite.
4) Bâtir l'introduction
Accroche. La monarchie, mode de gouvernement traditionnel de la France jusqu'en 1792, trouve ses racines dans un lointain passé.
Délimitation du sujet. C'est plus précisément à l'époque franque (476-987) que le pouvoir royal, entendu comme l'autorité du pays détenue par une personne unique appelée le roi, émerge en Gaule.
Rq.Notez ici que le sujet a été délimité chronologiquement et que son thème a été défini.
Précédents historiques. Même si, en Gaule, la royauté renaît donc au Ve siècle, cette institution avait existé bien avant les Francs. Il n'est que de penser au roi David, personnage biblique ayant régné sur le peuple d'Israël. Les différents peuples de l'Antiquité avaient également leurs rois, comme les Egyptiens ou les royaumes proche-orientaux, par exemple. Rome à son tour, avant de devenir une République puis un Empire, était à l'origine gouvernée par les rois étrusques. Le premier roi de Rome est Romulus, son fondateur légendaire, qui règne de 753 à 715. Le dernier est Tarquin le Superbe, au pouvoir de 534 à 509. La Gaule est conquise par Rome et, sous le Bas- Empire, des tribus germaniques dirigées par des chefs poussent des raids sur le territoire, avant de défaire le dernier général romain Syagrius. Aux mains des rois germaniques, la Gaule est enfin réunifiée par Clovis, le roi des Francs Saliens : ainsi, la royauté franque naît véritablement à la faveur de l'effondrement de l'Empire romain d'Occident.
Rq.Les précédents historiques portent toujours sur l'institution étudiée. Il s'agit par conséquent ici d'étudier les antécédents du pouvoir royal, qui est le thème de la dissertation.
Contexte. L'époque franque n'est cependant pas uniforme : elle a connu deux dynasties différentes. La première d'entre elles, la dynastie mérovingienne, règne de 476 à 751. Clovis, roi des Francs Saliens, unifie en effet unifie le royaume et convertit les Francs au catholicisme par son baptême en 496. Son oeuvre unificatrice est toutefois vouée à l'échec : ses fils se partagent le royaume. En outre, à partir de la mort de Dagobert en 639, règnent les rois fainéants, qui conduisent le pays à un changement de dynastie. De fait, face à ces rois falots atteints de débilité physique, la réalité du pouvoir passe aux mains des maires du Palais, principaux personnages de l'administration centrale. En 720, l'un d'eux, Charles Martel, devient maître de presque toute la Gaule. Il acquiert un immense prestige en arrêtant les invasions arabes à Poitiers en 732. C'est qu'en effet, la période est marquée par des vagues migratoires, notamment arabes. Sur le plan social, le royaume est constitué d'ethnies différentes, ce qui ne facilite pas l'unité du royaume ni son gouvernement par le roi. Chaque individu, wisigoth, burgonde, franc ripuaire ou franc salien par exemple, obéit à la loi de son peuple d'origine : c'est le système de la personnalité des lois.
En 751, le fils de Charles Martel, Pépin le Bref, lui succède, détrônant ainsi le dernier roi mérovingien, Childeric III. Pépin se fait sacrer en 751. C'est le début de la dynastie carolingienne, qui règne jusqu'en 987. Le contexte est alors très différent : le IXe siècle apparaît en effet comme une ère de renouveau pour l'Occident, marqué par une véritable renaissance culturelle. Charlemagne entreprend en outre une immense politique de conquête et parvient à réunir un vaste territoire. Il restaure l'Empire en 800 et met en place un important système administratif. Toutefois, la dynastie s'essouffle après Louis le Pieux, mort en 840. Ses trois fils se disputent et le Traité de Verdun de 843 partage l'Empire en trois. Cette déconfiture est aggravée par la reprise des invasions sarrasines, normandes et magyares. Il ne faut pas oublier, pendant cette période, le rôle socio-politique déterminant de l'Eglise qui, en tant de crise, reste la seule structure organisée de la société. Son autorité morale en fait l'alliée naturelle des rois de France.
Rq.
Remarque : le sujet en lui-même se concentre sur les aspects institutionnels et juridiques de la royauté. Par conséquent, ce contexte sert à poser tous les éléments périphériques destinés à ce que le lecteur comprenne le corps du devoir : éléments indispensables d'histoire évènementielle ; contexte social, juridique et religieux etc. Il ne faut surtout pas défricher le sujet dans le contexte mais expliquer ce qu'il y a autour.
Remarque : le sujet en lui-même se concentre sur les aspects institutionnels et juridiques de la royauté. Par conséquent, ce contexte sert à poser tous les éléments périphériques destinés à ce que le lecteur comprenne le corps du devoir : éléments indispensables d'histoire évènementielle ; contexte social, juridique et religieux etc. Il ne faut surtout pas défricher le sujet dans le contexte mais expliquer ce qu'il y a autour.
Intérêt du sujet. L'étude du pouvoir royal à l'époque franque présente un important intérêt historique : il s'agit en effet du moment où naît la monarchie française, appelée à un long avenir.
Problématique. Etant donné l'importance historique du pouvoir royal franc, on peut se demander quelles en sont les caractéristiques juridiques et institutionnelles tout au long de la période.
Idée générale. À l'analyse, il apparaît que le pouvoir royal a pu varier pendant les cinq cent ans qu'a duré la période franque. Les royautés mérovingienne et carolingienne, empruntes d'une triple culture romaine, germanique et chrétienne, ont à la fois des points communs et des différences. À une époque où la notion de souveraineté a disparu, les caractéristiques du pouvoir royal franc sont largement fonction de la personnalité de son titulaire.
Annonce du plan. Pour s'en convaincre, nous comparerons les deux dynasties quant à leur conception du pouvoir en premier lieu (I) et quant aux attributions du pouvoir en second lieu (II).
5) Exemple de plan avec quelques chapeaux et transitions
I. La conception du pouvoir royal à l'époque franque
Chapeau : les deux monarchies, mérovingienne et carolingienne, partagent certes certains points communs. Malgré tout, elles s'opposent nettement quant aux caractères (A) et à la transmission (B) du pouvoir.
A) Les caractères du pouvoir royal
1. Les caractères communs aux deux dynasties
a- la personnalisation du pouvoir
b- la patrimonialité du pouvoir
2. Les caractères propres aux Carolingiens
a- la sacralisation du pouvoir
b- la restauration de l'Empire
B) La transmission du pouvoir royal
1. La difficile mise en place de l'hérédité
2. La persistance de l'élection
Transition : importantes quant à la conception et à la transmission du pouvoir royal, les divergences entre les deux dynasties sont moins évidentes en ce qui concerne les attributions du pouvoir. On peut, à ce sujet, parler d'absolutisme général.
II. Les attributions du pouvoir royal à l'époque franque
Chapeau : le pouvoir du roi franc apparaît comme un pouvoir absolu (A). Pour autant, cet absolutisme n'est pas sans limites, et Mérovingiens et Carolingiens connaîtront des restrictions à leur appétit de puissance (B).