Questions sur le texte : Clovis et le vase de Soissons.
Tx.« Un jour que [Clovis] passait près de la ville de [Soissons], quelques soldats de son armée rapportèrent des vases qu'ils avaient volés à l'église de cette ville. Parmi ces vases se trouvait une grande urne d'argent. Saint Remi s'adressa au roi pour lui demander la restitution de cette urne. Au moment du partage du butin, Clovis demanda à ses soldats de lui restituer ce vase. Mais, alors que la plupart y consentait, un Franc frappa l'urne avec son arme et s'écria que le roi n'emporterait que ce qui lui serait assigné par le partage. [...]
Un an après, [Clovis] ordonna à son armée de se rassembler dans une plaine, afin de les passer en revue. C'était l'assemblée de mars, qui devait son nom au mois de mars. Le roi, en passant devant l'armée, arriva au soldat qui avait frappé le vase : il jeta ses armes par terre. Quand le soldat se baissa pour les ramasser, le roi lui lança un coup de hache sur la tête, en lui reprochant l'audace avec laquelle il avait frappé le vase ».
Flodoard, Histoire de l'Eglise de Reims, trad. remaniée de la trad. Lejeune, Paris, 1854, I, 13.
Un an après, [Clovis] ordonna à son armée de se rassembler dans une plaine, afin de les passer en revue. C'était l'assemblée de mars, qui devait son nom au mois de mars. Le roi, en passant devant l'armée, arriva au soldat qui avait frappé le vase : il jeta ses armes par terre. Quand le soldat se baissa pour les ramasser, le roi lui lança un coup de hache sur la tête, en lui reprochant l'audace avec laquelle il avait frappé le vase ».
Flodoard, Histoire de l'Eglise de Reims, trad. remaniée de la trad. Lejeune, Paris, 1854, I, 13.
- Qui est Clovis ?
- Dans le premier paragraphe, Clovis se fait défenseur de Saint Rémi et de l'Eglise. Quelle politique de Clovis est illustrée par cet épisode ?
- Qu'est-ce que « l'assemblée de mars, qui devait son nom au mois de mars » et à quoi sert-elle chez les Mérovingiens ?
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1. Qui est Clovis ?
Clovis est un roi franc, de la famille des Mérovingiens (du nom de Mérovée, leur ancêtre mythique). En 481, il succède à son père Childéric. En quelques années, il réunit sous son autorité presque tous les royaumes barbares du territoire gaulois, grâce à ses victoires militaires.
2. Dans le premier paragraphe, Clovis se fait défenseur de Saint Rémi et de l'Eglise. Quelle politique de Clovis est illustrée par cet épisode ?
Clovis est doté d'un solide sens politique : il fonde l'alliance du trône et de l'autel, et s'appuie sur l'Eglise chrétienne pour assurer son pouvoir. Au Vème siècle, l'Eglise chrétienne romaine, qui est restée à la chute de l'Empire romain une autorité morale, politique et économique, n'accorde son soutien politique à aucun chef barbare (les chefs barbares sont dans leur écrasante majorité des chrétiens ariens ou des adeptes du paganisme).
Clovis se convertit au christianisme romain et il est baptisé par l'évêque de Reims, Rémi (entre 496 et 508). La conséquence de ce baptême est double :
- les populations méridionales, largement adeptes du christianisme romain, se rallient à Clovis. Clovis peut ainsi par ce biais imposer son autorité à des populations romaines bien plus nombreuses que ne le sont les Francs ;
- l'épiscopat de Gaule et la papauté accordent un soutien politique total à Clovis, qui se fait le protecteur de l'Eglise et de la Chrétienté romaine. C'est le début d'une alliance entre le pouvoir laïque et l'Eglise qui va durer jusqu'à la Révolution.
3. Qu'est-ce que « l'assemblée de mars, qui devait son nom au mois de mars » et à quoi sert-elle chez les Mérovingiens ?
« L'assemblée de mars » ou « Champ de mars » est la réunion de tous les guerriers francs, une fois l'an, dans un assemblée appelée le plaid.
Cette assemblée a, en particulier, un rôle législatif. Le roi mérovingien ne légifère pas tout seul. Le peuple y est associé : cette association du peuple est une pratique germanique. L'assemblée des guerriers discute de la loi, avant qu'elle ne soit énoncée par le roi.
En pratique, malgré la présence de tous les guerriers, seuls les dignitaires ecclésiastiques et les chefs de l'armée participent vraiment à la discussion. C'est donc avec les grands que le roi mérovingien légifère.
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